Saviez-vous que le pharmacien officinal est un éducateur de santé ?
Il l’est même de manière essentielle à tout moment dans l’exercice de sa profession. Faut-il citer des exemples ? … Il
guide quand il propose à une maman un lait adapté aux troubles digestifs de son nouveau-né. Il
rassure en expliquant à une dame âgée comment prendre son traitement anti-ostéoporotique. Il
accompagne lorsqu’il préconise quelques règles hygiéno-diététiques dans le cadre d’un traitement hypocholestérolémiant. Il
favorise le bon usage du médicament lorsqu’il montre à un jeune homme comment utiliser un inhalateur pour traiter son asthme. Il
améliore l’observance quand il persuade une jeune femme dépressive de poursuivre son traitement antidépresseur. Il
oriente s’il suspecte une migraine chez un patient qui s’auto médique et l’envoie chez son médecin pour une prescription.
Reste à définir jusqu’où peut aller le rôle du pharmacien et de l’équipe officinale ?
Si l’orientation vers une consultation médicale semble un rôle établi de l’équipe officinale, on peut se demander quelle place doit prendre le « dépistage » à l’officine. De même, si le conseil du
pharmacien en OTC ne fait plus aucun doute, doit-on parler de
pharmacien « prescripteur » pour l’avenir … ? Il n’est pas question uniquement de vocabulaire mais aussi de définition du rôle de chaque acteur de santé.
Le pharmacien : acteur du réseau de soins.
La plupart des laboratoires pharmaceutiques ont admis aujourd’hui l’importance d’une collaboration étroite avec toute la profession officinale. Le
pharmacien d’officine est pour le laboratoire le moyen d’accès au patient le plus direct. Il est un soutien essentiel pour favoriser le bon usage des médicaments, et finalement
garant d’une part de l’efficacité des traitements élaborés par le laboratoire.
Les patients savent déjà qu’ils peuvent compter sur le pharmacien officinal et son équipe dans de nombreuses situations. Il est l’interlocuteur de proximité par excellence : « je suis fidèle à mon pharmacien, car je sais qu’il va bien me conseiller… ».
Quant aux médecins, ils voient globalement les nouvelles avancées du métier de pharmacien d’un bon œil. Le rôle grandissant du pharmacien est vécu comme l’affirmation d’un partenariat pour beaucoup de médecins. La plupart des médecins généralistes affirment depuis longtemps que le pharmacien doit « appuyer et compléter les messages délivrés par le médecin en consultation ». Pourrait-il désengorger le cabinet médical en prenant en charge une partie des troubles sans gravité du quotidien ? Attention : ce type de partenariat doit s’établir « dans un système organisé » comme le dit Alain Libert, vice-président du syndicat MG-France…
D’accord pour le dépistage et la prescription par le pharmacien d’officine si l’on admet que « Dépister » à l’officine, c’est d’abord mettre en garde, repérer, puis orienter vers un médecin. « Prescrire » pour le pharmacien d’officine c’est « recommander » des médicaments OTC dans des situations sans risque. Laissons donc au médecin la sémiologie clinique, le diagnostic, le choix d’un traitement adapté à l’état de son patient ; au pharmacien le conseil, l’orientation vers le médecin, la validation du traitement, la vérification des doses prescrites, l’accompagnement et le soutien du patient tout au long de son traitement.
Le pharmacien officinal s’implique, assume pleinement son rôle grandissant.
Conseiller, expliquer, rassurer, favoriser le bon usage, l’observance : « bien sûr, cela fait partie de notre rôle ; c’est notre valeur ajoutée ».
Et pour devenir ou rester un informateur de santé de qualité, l’équipe officinale a besoin de formation. Parce que dans toutes les situations qu’elle rencontre, de l’hématome à la délivrance d’un traitement antiépileptique, l’équipe officinale doit savoir quelles réponses donner aux patients. CDROM de formation flash, fiches pratiques, mémentos compacts, posters de synthèse : les outils ultra pratiques et qualitatifs sont plébiscités à l’officine… « Il nous faut des outils simples, pratiques, pour que toute l’équipe retiennent les messages clés sur une pathologie ». C’est donc du « sur-mesure » qu’attend le pharmacien pour lui et son équipe, parce que chaque métier appelle des besoins différents.