À l’heure où la santé connectée semble se faire une belle place en officine et le patient un génie de ces nouvelles technologies (applications santé, objets connectés…), on assiste à un retour du patient devant le comptoir de son pharmacien. En effet, le pharmacien représente aujourd’hui le premier contact des patients dans leur parcours de soins. Selon une étude A+A, les Français attribuent une note de 6,73/10 à la confiance qu’ils donnent à leur pharmacien, juste derrière les médecins généralistes à qui ils donnent la note de 7,39/10.

L’accompagnement du patient par le pharmacien est indispensable : ce n’est pas l’application mobile avertissant le patient qu’il est l’heure de prendre ses médicaments qui lui prodiguera les conseils associés à la prise ou même un tensiomètre connecté qui lui indiquera que ses variations de tensions peuvent être physiologiques. Le patient a donc besoin d’un « repère santé » de proximité qui sache l’écouter, le conseiller et dialoguer avec lui en prenant en compte ses particularités, qu’elles soient liées à sa pathologie ou à son état de santé. Plus que jamais, le pharmacien a un rôle essentiel à jouer pour accompagner le patient. Dans une récente étude, l’association Pharma Système Qualité rapporte que 43% des patients aimeraient des rendez-vous autour de conseils personnalisés sur des thèmes tels que la nutrition, le sevrage tabagique ou le bien-être. Il y a donc encore bien des choses à mettre en place en officine !

Le rôle du pharmacien n’est donc pas restreint à la simple délivrance du médicament, bien au contraire. Sa présence tout au long du parcours de soins lui permet par exemple de promouvoir le dépistage et de sensibiliser le patient ce qui montre que le dialogue est indispensable et que cela ne « s’automatise » pas via la santé connectée.
Même si le patient est aujourd’hui de plus en plus autonome en santé (auto-diagnostic, automesure, patient expert…) le pharmacien a toute sa place pour l’aider : il prodiguera les conseils justes et nécessaires pour soutenir et éduquer le patient. Que ce soit pour un conseil anecdotique ou pour un accompagnement au long cours, le pharmacien reste indispensable dans le parcours de soins, dans un monde toujours plus connecté et en évolution.

Le selfcare, défini comme la prise en charge de sa santé par l’individu lui-même et notamment par l’automédication responsable pourrait devenir un moyen supplémentaire pour lutter efficacement contre la saturation du système de soins. En effet, 16% des patients reçus en consultation médicale auraient pu se soigner par l’automédication selon le « Manifeste pour le développement du selfcare en France » publié le 16 mars par l’AFIPA.

Le pharmacien est ainsi replacé au cœur du système de soins : son rôle est renforcé par le libre accès et l’automédication qui requièrent de nombreuses compétences nécessaires pour dispenser les produits. Le développement de l’automédication montre bien l’évolution des habitudes chez les patients, avec 80% de Français qui y ont eu recours l’année dernière. Cependant, cela doit passer par l’accompagnement du pharmacien dans sa pratique, avec la mise en place de nouveaux outils qui lui permettront de conseiller au mieux le patient.

La prise en charge de pathologies « légères » relevant de l’automédication permettrait de faire évoluer notre système de santé et de consacrer plus de temps aux 15 millions de Français qui souffrent d’une maladie chronique. Le pharmacien a là aussi un rôle essentiel à jouer : les patients se tournent vers cet acteur de santé de proximité pour des questions relatives à la compréhension de leur maladie et de leurs traitements. L’éducation thérapeutique du patient chronique par le pharmacien conduira de plus en plus à une personnalisation des soins pour un système de santé centré sur l’individu.

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